Co-activer
La section portant sur la co-activation décrit les phases de planification de la mobilisation des jeunes. Ces étapes visent à créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre réussie de la mobilisation des jeunes.
En tant qu’organisme de santé mentale pour les enfants et les jeunes, vous travaillez probablement déjà avec un budget assez serré. Cependant, les initiatives de mobilisation des jeunes ne seront ni pertinentes, ni durables sans des ressources et un financement pour les soutenir. Préparer l’organisme et cultiver de bonnes relations avec les jeunes nécessitent plusieurs ressources, incluant :
Du temps de la part des membres du personnel
Administrateurs
- créent des politiques et des structures organisationnelles pour soutenir ces initiatives;
- créent des opportunités de contribution/des rôles pour les jeunes au sein de l’organisme (p.ex., des jeunes dans le personnel, des bénévoles, des conseillers);
- fixent les paramètres et gérent les ressources (p.ex., le temps et l’espace);
- partagent les connaissances sur la santé mentale/les systèmes.
Les adultes alliés (les professionnels, les membres du personnel, les bénévoles, les parents, les membres de la communauté, etc.) :
- sont disponibles pour les jeunes;
- développent des relations solides avec les jeunes;
- créent des espaces sécuritaires pour que les jeunes puissent s’exprimer et s’assurent que toutes les voix sont entendues;
- créent des possibilités pour que les jeunes puissent développer leurs compétences, répondent aux enjeux que les jeunes considèrent importants et entreprennent des actions qui contribuent au changement;
- fixent des attentes réalistes et expliquent clairement les paramètres des projets, y compris les ressources et le niveau de pouvoir décisionnel;
- coordonnent les activités du projet (p.ex. recrutement, formation, accès aux ressources);
- soutiennent la planification, la mise en œuvre et l’évaluation en commun des projets;
- préparent les jeunes au rythme plus faible et aux défis potentiels issus du changement social;
- communiquent avec les intervenants dans l’ensemble des projets.
- Être un allié, c’est être à l’écoute.
- Être un allié, c’est agir.
- Être un allié, ce n’est pas une question d’identité, c’est une question de relations.
- Être un allié, c’est être cohérent.
- Être un allié requière l’éducation constante.
- Être un allié implique la responsabilisation de la communauté (pas l’isolement).
- Être un allié, ce n’est pas un moyen d’attirer l’attention.
- Être un allié implique une concentration sur les actions et croyances de ceux qui partagent votre identité (sociale, culturelle, raciale, du genre, etc.), plutôt que de prescrire une façon d’être ou d’agir différente à ceux qui ne partagent pas votre identité.
- Être un allié, c’est être à l’écoute, présenter des excuses, agir de manière responsable et modifier votre comportement à l’avenir quand quelqu’un vous critique ou vous corrige.
- Être un allié, c’est respecter les émotions de chacun.
Les professionnels du soutien clinique :
- assurent la sécurité des initiatives de mobilisation des jeunes;
- répondent aux enjeux et aux besoins des jeunes;
- soutiennent les jeunes pour qu’ils cherchent et posent un œil critique sur les renseignements portant sur la santé mentale;
- identifient les soutiens formels et naturels ainsi que les réseaux communautaires;
- travaillent avec les jeunes pour développer des compétences permettant de soutenir leurs pairs de manière sécuritaire.
Les champions (professionnels, membres du personnel, bénévoles, parents, membres de la communauté, etc.) :
- encouragent et soutiennent les initiatives de mobilisation des jeunes;
- modèlent le changement qu’ils veulent voir;
- encouragent, reconnaissent et célèbrent les réussites;
- influencent et défendent les bonnes idées.
Les partenaires communautaires :
- encouragent et soutiennent les initiatives de mobilisation des jeunes;
- donnent des idées et des conseils;
- offrent des ressources supplémentaires (p.ex. espace, temps, argent, expertise, etc.);
- influencent et plaidoient pour le changement.
Un endroit où se rassembler
Les jeunes ont besoin d’un endroit qui leur appartient pour se rassembler, et dans lequel ils se sentent à l’aise et de façon sécuritaire. Trouver un tel endroit nécéssite la prise en compte de plusieurs éléments:
- Le lieu est-il physiquement accessible?
- Existe-t-il des préoccupations en matière de sécurité auxquelles il faut répondre (p.ex. le stationnement est-il suffisamment éclairé)?
- Le lieu est-il central et facilement accessible par transport en commun?
- Le lieu est-il disponible en soirée lorsque les jeunes sont plus enclins à l’utiliser?
- Le lieu est-il attrayant pour les jeunes? Comment peuvent-ils contribuer à son design (p.ex. couleurs, meubles, ambiance)?
Pour en apprendre davantage sur les espaces sécuritaires propices aux initiatives de mobilisation des jeunes, cliquez ici.
En vedette : Espace relaxation
L’École élémentaire catholique Monsignor Clancy (Thorold, Ontario) souhaitait réserver un endroit dans leur école où les gens pouvaient se sentir en sécurité, relaxés et non stressés. Grâce à un financement du programme Oser rêver, l’école créa un « Espace relaxation » : un environnement permettant d’avoir accès à une musique calmante, à des livres et à des ressources communautaires. Cet espace est ouvert à toute personne qui en a besoin. Il est supervisé par les étudiants qui sont formés pour être vigilants face aux signes d’alerte du suicide ainsi que par des délégués à la jeunesse et à l’enfance.
Incitatifs pour encourager la participation
Incitatifs
Les incitatifs à la participation servent de motivateurs pour les participants qui sont moins enclins à s'engager. Ils peuvent prendrent plusieurs formes, incluant des pratiques (comme s’assurer de fournir de la nourriture lors d’une réunion) en passant par des incitatifs basés sur les relations (comme le travail pour établir ou renforcer un lien avec un membre du personnel en particulier ou un pair qui pourrait apporter son expertise/des compétences particulières à l’initiative). Tandis que les incitatifs ne s’accompagnent pas toujours d’un coût financier (p.ex., des heures de bénévolat, lettre de recommandation, accès au réseau sans fil, etc.), gardez à l’esprit qu’ils requièrent souvent des ressources.
« Je suis d’abord venu parce que j’avais entendu dire qu’il y avait de la pizza. Éventuellement, je suis venu parce que je voulais voir qui serait là. Maintenant, je viens parce que ces personnes sont ma famille. »
Jeune anonyme, Valoris, Rockland, Ontario
Subventions
De nombreux obstacles peuvent empêcher les jeunes de participer à des initiatives de mobilisation. Entre autres, ils pourraient avoir à faire face à des frais, comme ceux reliés au transport, aux repas ou aux formations spécialisées. Surmonter ces obstacles à la mobilisation nécessite habituellement des ressources, que ce soit en fournissant des billets de bus ou en payant pour la garde des enfants. En pensant à la manière dont vous pouvez répondre à ces obstacles, gardez ces questions à l’esprit :
- Les jeunes auront-ils des frais de transport?
- Devront-ils manquer l’école ou le travail?
- Y a-t-il des exigences en matière de garde d’enfants?
- Ont-ils besoin d’un ordinateur/de l’Internet pour accéder à des ressources et participer activement?
- Ont-ils besoin d’une formation pour participer activement?
Honoraires
Verser des honoraires aux jeunes est une marque d’appréciation pour leur temps et leur expertise. Ce versement peut prendre diverses formes, donc il est important de travailler avec les jeunes pour comprendre ce qui est important pour eux. Voici quelques exemples : nourriture, cartes-cadeaux, heures de bénévolat ou référence professionnelle. Pour que votre organisme traite le versement d'honnoraires de manière cohérente, il peut être utile d’établir une politique. Voici quelques éléments à considérer en développant celle-ci:
- Quels types d’activités sont admissibles pour recevoir des honoraires?
- Les honoraires sont-elles fondées sur le temps passé à des activités ou l’atteinte de jalons d’un projet?
- Il est plus simple de verser les honoraires au moment de l’événement. Votre organisme soutient-il cette pratique?
- Les jeunes ont-ils besoin de fournir un numéro de compte en banque ou un numéro d’assurance sociale?
- Le cas échéant, le fait de recevoir des honoraires influera-t-il sur le paiement des prestations de l’assistance sociale du jeune?
- Pensez aux processus à l’œuvre lors du versement d'honoraires et assurez-vous qu'ils sont clairs et transparents (Combien? Qui pourra les demander? Qui approuvera? Quand seront-elles disponibles? Comment le suivi sera-t-il effectué?)
« La première fois que j’ai reçu des honoraires, c’était en tant que membre du comité de Réduction des préjudices au Bureau des services à la jeuness en 2007. Je recevais 20 $ par semaine pour participer à des réunions de groupe. Tout d’abord, j’étais un peu mal à l’aise d’accepter de l’argent pour mon travail de bénévole, puisque de toute façon j’y aurais participé, car j’aime parler et en apprendre un peu plus sur ce qui est vraiment important dans ma vie. À certains moments, j’oubliais ces honoraires; à d’autres, c’était vraiment très utile d’avoir un peu d’argent liquide en extra. J’ai participé à toutes sortes d’initiatives pour les jeunes; j’ai assisté à des conférences, j’ai reçu des conseils et participé à des groupes de discussion. Donner de la nourriture est toujours une bonne chose, mais c’est vraiment le minimum... et ça devient vite lassant (spécialement quand on nous sert tout le temps de la pizza). Maintenant, je comprends l’importance de recevoir des honoraires : c’était une manière pour les membres de l’organisme de me montrer qu’ils estimaient mon temps et mon opinion quand je travaillais avec eux... et j’ai appris à vraiment apprécier cela. » - Morgan Bradley, Conseillère jeunesse.
Trouver des ressources supplémentaires
Si vous cherchez des manières créatives de renforcer vos ressources, vous trouverez quelques idées ci-dessous :
- Collecte de fonds : organiser un événement ou lancer une initiative dont l’objectif est de recueillir des fonds.
- Explorer la possibilité de faire une demande de subvention. Il s’agit de fonds non remboursables offerts par un gouvernement, un organisme ou des donateurs en vue de la réalisation d’un projet spécifique.